Le Bouddha(2)

Mais en vain. Jeûnes et austérités ne mènent pas à l’illumination. Gautama découvrit au contraire que l’ascèse, application stricte de règles ascétiques, n’aboutit qu’à dérober la vérité que la crainte à vide est inefficace. Alors il décide_ ce qui dans cette secte indienne passe pour une monstruosité_ de se nourrir solidement afin de retrouver ses forces. Scandalisés, les ascètes, ses amis, abandonnèrent le renégat. Il était seul. Il commença à pratiquer la méditation sans ascèse, dans sa pureté.

Une nuit, tandis qu’il méditait sous un figuier, lui vint l’illumination .D’un seul coup, avec une évidence totale, il vit apparaître devant les yeux de son esprit, la cohésion de l’Univers; ce qui est pourquoi cela est, comment les êtres ,dans leur aveugle soif de vivre, s’égarent sur les faux chemins de l’âme et renaissent sans cesse pour nouvelles réincarnations_ ce qu’est la souffrance, d’où elle vient, comment on peut y mettre fin.

Cette connaissance prend la forme d’un enseignement. Ni la vie dans le plaisir et la jouissance du monde, ni la vie dans l’ascèse, qui est l’art de se torturer soi-même, ne constituent la vie droite. Celle-là est ville, celle-ci riche de souffrances, aucune ne mène au but. La voie droite découverte par le Bouddha est celle du milieu. C’est le sentier du salut. Il part de la croyance encore obscure que toute existence est souffrance et qu’il importe de se délivrer de la souffrance. Une fois prise la résolution d’une vie droite en paroles et en actes, il s’enfonce par degrés dans la méditation, à partir de laquelle il atteint la connaissance qui se dessinait déjà dans l’obscure croyance initiale : la vérité de la souffrance élucidée. Le chemin parcouru ne s’éclaire donc lui-même qu’à la fin, grâce à la connaissance. Le cercle se ferme , la perfection est atteinte. Cette connaissance fait sortir du devenir sans fin et du transitoire, elle ouvre l’éternel, elle fait passer de l’être-au-monde au Nirvana.

Au pied du figuier, Gautama, devenu le Bouddha(L’illuminé ), demeure sept jours les jambes croisées, goûtant la joie de la délivrance. Et ensuite? parvenu par l’illumination à la certitude de son affranchissement, il veut garder le silence. Ce qu’il connaît est étranger au monde. Comment le monde pourrait-il le comprendre?

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